Monday, February 12, 2018

On est à l’ouest de la cote de Jamaïque, vent arrière avec le Génois sur tangon et la grand voile en « papillon ». Destination Mexique via ... les Iles de la Reine, groupement d’ilots où l’on nous indique que les fonds sont splendides, et les pécheurs qui y habitent très chaleureux.
Nous avons passé 10 jours en Jamaïque et avons parcouru le pays dans tous les sens en voiture sur des routes où les nids de poules sont plutôt des nids de dinosaure ! Pour faire 80 km en roulant « vite » cela prend plus de 3 heures soit une vitesse moyenne de 25 km/h. Ce qui nous a beaucoup surpris c’est que les belles plages, les endroits sur la côte où on aurait aimé se balader sont toutes achetées par des grands hôtels/resorts et , sauf à avoir louer un appartement, l’accès y est interdit. Alors on voit des cars de touristes se balader pour voir les quelques jardins, chutes etc mais autrement ils restent dans leur coin, derrière leurs barrières, leurs gardiens et « piégés » par le contexte touristique auquel ils ont souscrit.
Quelques belles rencontrent avec des locaux. Ce matin à l’ancre dans une baie isolée où il ne doit pas y avoir beaucoup de passage (nuit remuée car une houle malgré les récifs) un pécheur est venu nous voir pour savoir si nous avions un problème. Cependant sur la rue un peu trop de mendiants qui pensent que le touriste est un portefeuille à
rançonner. Notre mouillage à Port Royal était super, une micro marina où Jo veille à ce que l’annexe soit en sécurité, John sait trouver tout ce que tu veux (attention au prix!) et on peut même leur demander de mettre en route l’internet qui ne marche que rarement et avec beaucoup de moments d’absence. Mais l’école marine à coté à un internet (découverte du dernier jour!). Le village à 2 minutes de marche est « local » avec un restaurant Garcia, qui est le meilleur de la région avec de la langouste entière grillée à 15€ ($1800 Jamaïque).

Le « musée », en fait la maison de Bob Marley est à voir. Il
en avait fait son studio et le lieu où les « copains » se rencontraient, en plein milieu de la rue huppée des « colons » de la ville. Cela avait fait scandale à l’époque. Les peintures murales sont sympas et la collection de disque d’or, d’argent etc impressionnante. C’est une fondation créée par sa fille qui gère et je pense ils en vivent BIEN. Je ne sais si dans l’esprit de Bob, ils financent et redistribuent … à voir.

Les américains ont décrété que la Jamaïque est « à éviter du au crime » et c’est vrai qu’en 20 jours 46 personnes ont été tuées, la plupart par la police. Mais on sent un sentiment d’insécurité dans les grandes villes.


Le vieux Kingston où les pauvres vives est vraiment sale
avec cependant sur les avenues des banques etc qui datent de la colonisation. Quelques belles maison et un marché sur plus d’un km carré, mais cela pue et on s’étonne des détritus en décomposition partout.
Sur le plan sanitaire, les maladies et les rats doivent couter plus cher que de ramasser ces ordures … alors quel est la logique ? Le New Kingston est très moderne avec des avenues entretenues on sent bien qu’il y a beaucoup d’argent. En montant dans les collines on voit des maisons immenses derrière les murs … un peu comme à Los Angeles avec les maisons des stars et milliardaires.

En se baladant dans les petites routes des Bleu Mountains on voit des exploitations qui devaient être riches dans le temps mais sont laissées soit à l’abandon, soit peu gérées actuellement. Il y a aussi des hébergements sympa, des gens qui vivent très reculés mais avec des valeurs artistiques, des accueils du style que l’on retrouverait en Californie, … la culture hippie qui a muri et s’épanouie.

J’ai fait les papiers d’arrivée et ici exceptionnellement c’est gratuit ! Mais il faut remplir plus de 20 formulaires après avoir été visité par les gardes côtes qui cherchent armes et drogues. Assis à une table d’hôtel avec le douanier et l’immigration, j’ai dit « ça sent le brulé », le douanier m’a répondu « c’est pour les mauvaise odeurs » … en fait c’était quelqu’un qui fumait un pétard … on peut sentir cela sur tous les coins de rue, c’est donc illégal mais admis et à un prix qui ferait rêver les européens. L’alcool par contre est plus cher qu’en France ! Un comble pour le rhum qui est fabriqué ici ! Je tente de compléter ma collection à chaque ile, mais ici c’est vraiment trop cher. Dommage car le rhum est vraiment différent dans chaque endroit … ce qui m’étonne mais apparemment serait du à la variété de la canne (plus de 1200!).
Ce matin nous avons épluché les 3 macros qui restaient de notre pêche d’hier, dont un de presque 1kg que nous avons mangé hier soir … délicieux frais comme cela. On a donc fabriqué des rillettes et avec des restes de langouste Françoise à fait une soupe. Le quotidien sur le bateau, avec une cuisinière qui a des idées et qui me gâte. Ce midi la tarte aux pomme et les rillettes en apéro … pas mal !



Nous tentons de rejoindre un mouillage ce soir dans une baie fréquentée par les hippies et difficile d’accès par la route. On est partit à 8hr et avons 55 miles à faire, soit 10 hrs de route environ car nous marchons à presque 6 nœuds. Bon, je vous quitte pour la traditionnelle bière du capitaine à 11hrs, puis je tenterai d’introduire quelques photos en espérant ne pas être dérangé par la ligne de traine qui devrait nous attraper une dorade coryphène ou un thon … inch’Allah !
La baie des Hyppie est maintenant occupée par 3 grand complexes hôteliers qui proposent « le tout compris », c’est à dire que si vous réservez là vous n’avez plus rien à dépenser. Mais cela veut dire que les gens comme nous qui veulent se balader sur la plage sont interdits (car nous pourrions en profiter!) et des gardes vous arrêtent tous les 30 mètres.
Heureusement un minuscule bout de plage au centre est encore « libre » pour les locaux. Eux nous disent d’ignorer les « gardes » et en effet, ils n’osent pas nous interpeller car nous pourrions être des clients car nous sommes blancs. Mais le plaisir n’y est plus et il fait très chaud à la mi-journée, alors on reprend notre annexe et on rentre au bateau après une bière avec les locaux et le joint qui ici accompagne toute activité.
On a repris la mer pour Cuba, bien que notre destination officielle est Cancun au Mexique via Isla Mueres où j’espère retrouver les amis rencontrés lors de notre visite pour voir Agate en 2012. En effet les américains sont interdits de voyage à Cuba mais en tant que Français nous y allons. Cependant pour ne pas avoir de problème une fois aux USA, nous nous assurons de n’avoir aucune trace de ce voyage.

Habitat sur les hauteurs
 Arrivée à un ilot derrière la barrière des Iles de la Reine (région de récifs) et voilà que deux pécheurs s’approchent. Françoise est un peu inquiète en se disant que l’on pourrait être arraisonné, mais leur sourire nous rassure et ils viennent pour nous donner une langouste. Le geste est si généreux, dans leur barque rafistolée, couverte de plaques de métal récupérées sur des grosses boites de conserve
et qui fuit car il écope régulièrement, que je leur offre une bouteille de whisky du Brézil. Alors là, ils nous forcent à accepter 8 langoustes (ils nous en auraient donné plus mais on a beaucoup insisté pour dire NON), dont une de au moins 3kg … en tout une dizaine de kilo de langouste !


Après quelques échanges ils s’apprêtent à partir mais leur moteur, un moteur de voiture raccordé à une hélice à travers la coque, ne veut pas démarrer. Ils s’acharnent mais rien n’y fait. Je leur met un peu d’un adjuvant qui nettoie les carburateurs et enfin 5 minutes après ils arrivent à faire démarrer la machine. Je veux bien qu’ils aient des rames, mais aller sur une embarcation aussi précaire à plus de 20 miles de leur village, même sur une mer intérieure, cela relève d’une prise de risque à laquelle je me refuse. Leur sourire, gentillesse des gestes et des mots restent avec nous et je pense pour longtemps.

Le temps se gâte, nous tentons d’aller sur un récif où on devrait pouvoir être à l’abri, mais après 3 tentatives de pose de l’ancre on s’aperçoit que le fond e
st à la fois trop dur et couvert d’une algue qui fait glisser l’ancre. Françoise à la bonne idée d’aller vers le continent où nous serons à l’abri du vent. Mais nous n’y arriverons qu’à minuit après 4 heures de moteur face au vent. Heureusement, là l’ancre tient bon et les 25 à 45 nœuds de vent en rafales ne nous inquiètent pas car nous restons dans l’arc de cercle de l’ancre, à moins de 15 mètres en moyenne. Cela mérite, comme beaucoup de choses lors de ce voyage un ptit apéro !
Samedi matin, voilà le beau temps même si je sais qu’il y aura un coup de vent ce soir. Les bateaux de pêche passent les uns après les autres à partir de l’aube et le dernier vient directement sur nous ! A 50 mètres il est encore plein gaz nez sur notre arrière et je commence à leur faire des gestes pour qu’ils s’écartent. Notre corne de brume est HS depuis quelques jours du à la corrosion et je ne peux l’utiliser (j’ai fait note d’en avoir toujours 2 dorénavant!). Finalement alors qu’ils continuent à approcher je tente de démarrer le moteur mais pour la première fois il ne veut pas ! Leur bateau s’approche dangereusement et ils me font signe d’avancer … mais pas de moteur, MERDE
A la toute dernière minute alors qu’ils ne sont qu’à quelques mètres ils mettent la marche arrière et leur bateau s’arrête à moins de 2 mètres de nous. Heureusement ils maitrisent car autrement on aurait étOUI, je vous demande de faire une pause et nous plaindre comme il se doit.
é coupé en deux car leur bateau c’est du 5 fois notre taille en bois solide. Je pense qu’ils ont apprécié la blague, moi un peu moins mais je ne peux leur en vouloir car ils sont venus nous proposer des crevettes grosses comme des petites langoustes. Je fais la navette avec l’annexe, mais c’est un panier entier qu’il me donne ! Alors je ramène à Françoise pour remplir un sceau et leur rapporte le reste avec une bouteille de whisky. Ils sont ravis et veulent insister pour que je prenne tout le panier, mais on ne veut pas gâcher donc on reste ferme. Les échanges sont difficiles car mon espagnol est très limité et après avoir dit comment ils apprécient notre équipe de foot, que je leur ait dit comment nous apprécions Cuba, on se quitte, presque des amis. Le reste de la matinée est programmée, nous cuisons les crevettes/gambas et les épluchons pour les garder au frigo. Trois boites plus un déjeuner digne du Grand Véfour avec petits calamars mitonnés au beurre et l’ail, salades aux herbes et gambas/crevettes au jus !

J’ai téléchargé un nouveau Grib (info météo marine). En cette saison les coups de vents se suivent. Nous espérons profiter demain d’une accalmie de quelques jours pour finir notre périple dans les Jardins de la Reine avant de nous présenter à notre port d’entrée à Cuba. Puis ce sera un périple terrestre qui durera tant que nos dollars nous le permettrons … à suivre.






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