Wednesday, January 9, 2019

NYC aux Azores

Nous sommes en hautes mer, sud est de New York en route pour les Azores, port de Horta … si dieu le veut ! Mer très agitée, turbulente car vents très changeants et bien au dessus des prévisions GRIB des experts tant Weather4D que PredictWind ! 42 nœuds en rafales et des dizaines d’heures entre 30 et 40 nœuds là où ils parlaient de 20 à 30 nœuds maximum. Nous sortons récupérer labarre quand la bourrasque est trop forte pour le Pilote qui vaillamment tente de garder le bateau sur la route. Route sud est jusqu’au 38° parallèle pour tenter de sortir des coups de grands vents qui se forment sur la cote est des Etats Unis pour traverser vers le nord jusqu’en Europe.
Arrivé à New York splendide avec Françoise, c’est la troisième fois que je passe en bateau la statue de la liberté (hormis visite touristique à partir de New York). Toujours impressionnant cette ile avec ses gratte-ciel qui poussent comme des champignons. Wall Street a été complètement rénové avec le mémorial des Twin Towers, le front de mer transformé en parc et ses nombreux nouveaux gratte-ciel les uns plus grands que les autres. Les piétons ont maintenant le droit de circuler car on a pensé à eux et c’est vraiment la métro-polis de superman.
Hudson Point Marina est notre destination (environ $200 par nuit!) ou René nous a accueillit. Homme charmant et plein de dimensions et ressources que j’ai BEAUCOUP apprécié. J’ai l’espoir que nous en sortirons avec une amitié pérenne. Avec Françoise nous avons visité le mémorial 9/11 à New York, et dans le grand centre commercial en face, en essayant de faire réparer son téléphone dont la batterie était naze, elle a finalement craqué pour le 8+ dernier modèle en version 256giga afin qu’elle puisse faire des photos et ne pas saturé son appareil. Aux USA avec ses 6 % de taxe et le change elle l’achète bien moins cher qu’à Paris. Eric du coup m’en a fait acheter un pour lui mais un 8 de 64giga … plus raisonnable et adapté à son travail.
Evidemment nous avons bourlingué à New York et fait des achats, notamment le savon que je ne trouve qu’ici Dr Browner’s, savon écolo et TRES agréable sur la peau. Ondine, ma sœur, nous a invité à la pièce de théâtre de Ella Rose, Le Géant Vert, pièce très bien jouée et que j’ai trouvé pleine de messages pour les adolescents sur le fait d’être différent, que ce qui compte c’est de se trouver sois-mème et la tolérance de l’autre. Mais le plus important pour moi c’est d’avoir retrouvé ma sœur avec un changement radical d’attitude envers sa vie et les autres. Quel plaisir d’avoir retrouvé MA Ondine, celle qui sautait dans mes bras à 9 mois et qui est pleine de vie, d’amour et bien entendu avec son intelligence et sa maturité d’aujourd’hui. Seth, toujours fidèle à lui-même, nous a invité à son club de Jazz leJazz Standardou il est Directeur Artistique et nous avons passé une excellente soirée à écouter du jazz à la fois moderne mais pas cacophonique (désolé j’ai du mal avec certains « free » jazz).
Celia, ma quo-équipière pour la traversée est arrivée le 26 mars et Françoise à pris l’avion pour la France ne voulant pas faire la traversée de l’atlantique. On se marre bien avec Celia, une fois qu’elle a compris que j’aime vraiment Françoise et qu’elle ne risque rien avec moi.
J’ai revu Yamuna (Yamuna body logic sur le net) qui est toujours une femme incroyable, dédiée à son œuvre pour aider les autres à mieux vivre avec leur corps et on se retrouve à chaque fois avec plaisir. Dommage que je n’ai pu croiser sa fille, Yael , car j’aurais bien aimé la revoir. Par contre j’ai pu revoir Steven Schwartz que j’ai connu enfant, jeune adulte et que je revois avec sa femme à la cinquantaine … toujours le même enthousiasme pour la vie et j’ai l’impression que nous avons fait des chemins parallèle dans la vie, ce qui nous permet d’échanger, probablement un peu comme nos parents l’ont fait en leur temps.
Le départ se passe bien mais nous avons du gros temps. Première avarie c’est la drisse de l’enrouleur qui se rompt car le guide sur bastingage s’est cassé et coupé cette drisse toute neuve que je venais d’installer. Du coup elle est trop courte … j’ai heureusement un filin de dynéma suffisamment long pour la remplacer. Compliqué avec 25 nœuds de vents, les vagues qui passe par dessus le devant du bateau … je m’habille avec bottes, combinaison et manteau HPX et je passe une demie heure à me faire rincer alors que fixe un bout pour me permettre d’enrouler le génois. Je reste sec sauf pour l’eau qui en me coulant dans le cou me mouille un peu le T shirt. Une fois le génois enroulé, j’ai pu remplacer la drisse et re-déplier un tiers de Génois … mais le nouveau bout ne se bloque plus (trop petit et glissant) alors on bricole en bloquant sur un winch. A remplacer à HARTA !
Le lazzy bag, sac qui tient la voile sur le mat quand la voile est baissée, se déchire tout au long de la baume. Alors je l’enlève plutôt que de perdre les lattes et avoir ce truc qui claque au vent. J’ai l’impression de redevenir un singe alors que je travail sur un pont glissant, et secoué comme un âne. Evidemment le gilet de sauvetage avec ses deux attaches me sécurisent sur ces actions.
Ca fait 3 jours que nous sommes ballotés et qu’il faut s’accrocher partout. On se cogne et le champion de la renverse d’aliments ou boissons c’est moi ! Celia bravement nettoie le plancher de temps en temps pour éviter que cela devienne une patinoire. Le pire c’est qu’il y en a encore pour 3 jours avant de voir une éclaircie ! On fait bien 140 miles par jour, mais comme nous allons vers le sud cela ne nous rapproche que de 100 miles de notre destination. Enfin au bout de 6 jours nous avons une journée convenable et surtout nous sommes pointé vers notre destination .
Celia s’acclimate bien et est bien brave face à cette traversée très chaotique. Un peu frustrée que ce soit moi qui fasse la plupart des manœuvres, je lui dit de patienter et d’apprendre déjà en regardant. Puis petit à petit elle comprend et arrive à anticiper. Cela est d’une grande aide, ce qu’elle ne perçoit pas encore. Une nuit il y a eu de l’orage, chose qu’aucun marin n’aime depuis qu’il dépend de l’électronique, c’est ce qui a inquiété je pense le plus Celia.
Maintenant que l’on est sous la barre des tempêtes on continue quand même avec des vents erratiques et forts qui nous font prendre des ris et diminuer le génois. Heureusement que l’on a remplacé l’étais d’avant avant de partir. On a eu une journée de répit et tenté de pêcher mais sans succès … hélas les mers sont vides, il faudrait un moratorium de 10 ans pour que le poisson revienne … et encore. Beaucoup de méduses cependant ce qui indique là aussi qu’il n’y a pas de poissons prédateurs. Sur cette traversée on voit peu de sargasses, un tout petit peu au début mais rien de comparable aux ilots de plusieurs kilomètres lors de la traversée du Cap Vert en Avril dernier.
Une journée de pétole, alors je met le moteur pour découvrir qu’il y a une autre fuite d’huile.
Je remplace carrément la durite que j’avais déjà réparée une fois. Durite qui produit des fines pluie d’huile … heureusement j’avais acheté de la durite suite à la première fuite. Mais les aventure continuent ! Celia me dit que cela sent bizarre. Je regarde et vois un peu de fumée ? Ou juste quelque chose qui fume ? Jetant un coup d’oeil aux jauges moteur je vois que cela surchauffe et éteint tout de suite. Je rallume et vois que cela baisse, mais s’arrête à 100°. Je ré-éteint et cherche pour enfin trouver que la courroie n’est plus sur la pompe de refroidissement car le pignon de calage de la courroie a fondu et est bancale. Cette pièce sur roulement à bille ne sert qu’à positionner la courroie afin qu’elle adhère au générateur et à l’axe du moteur. Mon diagnostique est qu’un mécanicien a du lors d’une révision trop serrer cette courroie qui a engendré une surchauffe de cette pièce. Cependant elle est essentielle pour faire fonctionner le moteur en permettant son refroidissement. Nous sommes donc sans moteur ! Ce n’est pas les 700 miles qui restent qui m’inquiètent, en plus la météo annonce du vent, mais c’est l’arrivée au port de Harta. Sans moteur on ne peut même pas descendre l’ancre, sauf à la main. Je peut le faire tourner probablement 5 minutes mais pas plus avant qu’il ne chauffe.
Je démonte le cache et la pièce et vois qu’il y a un centre métallique. Je tente de refixer ce centre sur la poulie amochée en remplissant avec de l’époxy (toujours avoir de l’époxy avec soit!) et bien que ce ne soit pas totalement centré, possiblement suffisamment pour tenir quelques minutes. Soit cela casse en quelques secondes, soit cela tient quelques minutes, assez pour entrer au port ???
Le problème va être de disposer de cette pièce à Harta. Il est samedi du weekend avant le premier Mai qui est un pont jusqu’à Mercredi prochain … je tente de remuer ciel et terre, même Françoise semble en avoir mare des mes relances. C’était déjà le problème du weekend de pâques l’an passé quand j’ai eu le problème de la baume. Mais nous avançons vent grand largue (3/4 arrière) entre 7 et 9 nœuds avalant des miles comme jamais avant. On espère arriver avant une pétole annoncée mercredi soir ! Car sans moteur et sans vent on est coincé.
En me relisant je m’aperçois que je ne parle pas des heures tranquilles pendant lesquelles nous lisons, rêvassons, et en général « passons le temps ». Cela fait l’objet d’une discussion intéressante sur le peu d’intérêt et de valeur que la société et notre éducation donne a ce temps pourtant indispensable pour vivre, intégrer les expériences et penser. Penser, voilà une activité que l’on ne valorise pas à l’école. On me disait « tu regarde quoi ? » quand je regardais les arbres nus dans la cour de récréation, laissant mes pensées divaguer. Personne ne nous dis « prend le temps de penser ». Pourquoi on ne passerait pas une demie heure par jour à dire aux élèves, maintenant je vous propose de penser pendant une demie heure » ? Cela pourrait être très porteur de beaucoup d’apprentissages et finalement « apprendre à penser » n’es-ce pas le sujet principal de l’école ? On favorise le mouvement brownien des échanges électroniques du style « où t’es ? », les courriels qui servent de façon cachée à se couvrir et pouvoir dire « je te l’avais pourtant écrit » et les milliers de messages échangés dans les entreprises alors qu’il suffirait de traverser le couloir ... quand cela ne fait rien avancer sauf nos angoisses. Celia et moi parlons d’énormément de sujets variés de ce style dans des échanges réguliers qui deviennent rituels au fil de la traversée. Elle est dans l’âge où l’on sait assez pour savoir que l’on peu tout remettre en question et où l’on établit ses propres références. C’est passionnant et j’apprécie beaucoup ces échanges ouverts et francs
Toujours pas de poissons bien que l’on croise maintenant quelques petits bateaux de pêche indiquant je pense que nous entrons dans les eaux des Açores. Il est vrai que nous avançons à une telle allure que la pêche est moins accessible bien que plusieurs autres bateaux me disent qu’on peut pêcher sans problème jusqu’à 8 nœuds … moi je n’ai jamais rien attrapé au-delà de 4 nœuds.
On avale des livres de 1000 pages en quelques jours en se faisant bercer par les roulements des vagues. Je viens de relire « Centennial » histoire du Colorado romancée mais très bien écrite et documentée que je recommande à toute personne qui veut avoir un aperçu de l’histoire de cette région. Actuellement je lis « Les Caraïbes » de Michelet qui retrace l’histoire de cette région.

Voilà, nous sommes à 130 miles nautiques (MN) de Harta aux Açores avec un temps gris, du Mozart et des dauphins qui nous suivent venant nous voir de temps en temps. La vie à bord après le déjeuné d’une omelette salade (oui, le gaz est épuisé et nous utilisons le gaz de camping de Celia. Aux USA impossible d’obtenir ni adaptateurs ni recharge de nos bouteilles, alors j’ai acheté les embouts auxquels je pourrais ajouter des embouts européens et disposer non seulement d’une solution pour moi mais en avoir en surplus comme cadeau pour d’autres navigateurs. Apparemment personne n’a vu que c’était un créneau de marché à prendre, introuvable sur l’internet.

20 miles de Horta, tout d’un coup il n’y a plus que 4 puis 3 puis 2 nœuds de vent ! On est fixé sur place balloté par de petites vagues. J’ai beau tenter de tourner dans tous les sens, il n’y a pas de vent. On est là, comme un bouchon quand on voit au loin un voilier dans notre trace qui semble se diriger vers Horta. Il n’apparait pas sur l’AIS mais lentement devient de plus en plus grand. Une fois à porté de son, malgré mes gestes leur faisant signe auxquels ils n’ont pas répondu, ni à la VHF !, je fais sonner la trompe. Là ils se rapprochent et on leur explique notre problème. Alors ils nous prennent une ligne et nous tirent jusqu’à Horta. Manoeuvre très périlleuse initialement mais que j’arrive à maitriser … on se demande pourquoi le capitaine nous a fait pivoté sur nous même pour nous tirer et fixé le point de tire à sa gauche au lieu de le mettre au centre … mais je suis content de rentrer au port. Il accepte de me faire rentrer dans le port et lorsqu’il me lâche, j’arrive à glisser jusqu’à un quai sans avoir à mettre de moteur. Ce sont des allemands, équipiers payants ou non selon leur relation avec le capitaine, qui vont à Gibraltar. Je propose au capitaine d’inviter l’équipe à diner, mais il me dit qu’ils n’ont pas besoin de cela et qu’il préfère que je lui donne de l’argent. Quand je lui demande combien, il me demande 200€ (je trouve cela mesquin, surtout quand j’ai appris qu’il est multi millionnaire avec son bateau à 5 million d’Euros, mais c’est a peu près ce que j’aurais payé pour un diner.)
HORTA, petit village agréable avec un accueil chaleureux. J’y trouve des magasins et personnels compétents, même type qu’en Martinique. Ce sont des gens qui ont l’habitude de travailler avec des navigateurs qui naviguent pour de vrai. Au port, les autorités ayant appris que j’avais une panne moteur, m’envoi des gendarmes pour me faire dire qu’ils n’autoriseront pas mon départ sans avoir l’assurance que c’est réparé. Apparemment ils considèrent qu’ils sont responsables et en plus je pense qu’ils n’ont aucune envie d’avoir des bateaux qui partent puis appellent au secours une fois en mer. En plus je rencontre un couple qui réparent les voiles et dont on me dit grand bien, alors je leur confie le Lazy Bag qu’ils me réalisent pour 20 % de moins que les meilleurs prix sur l’internet. Sophia Borges et Louis Serpa sont charmant et je les invitent à diner après avoir installé le nouveau Lazy Bag qu’ils ont fait à mes spécifications sur la base de l’ancien modèle. Je pense qu’ils resteront des « amis » et que je les reverrais à un retour aux Açores.

On attend les pièces, tout est prèt pour repartir mais c’est la saison des journées fériées et des ponts. On nous promet les pièces Mardi, possiblement Mercredi mais surement Jeudi. En attendant nous visitons l’ile mais en avons vite fait le tour et le temps commence à être long. Heureusement on fraternise avec les voisins, partageons des repas et échangeons nos histoires. Hélène est arrivée et s’intègre a notre duo, c’est « la copine » donc pas difficile à intégrer.

Finalement Jeudi on m’annonce que la pièce ne sera là que Vendredi à 19hr car l’avion arrive vers les 17hrs … et qu’ils l’installeront dès son arrivée. Je suis très mécontent car Mercredi on m’avait assuré que la pièce était chez le transporteur et programmée pour l’avion du matin jeudi. Alors Vendredi je fais le tour afin de m’assurer que la pièce est réellement sur l’avion et je passe après avoir payé le port et fait les documents de sortie (passeport du bateau pour l’Europe pendant 18 mois) à la capitainerie maritime qui doit me permettre de partir ayant vérifié que la réparation était faite. Là j’apprend que le vendredi ils ferment à 16hr, donc personne pour faire la vérification et livrer le certificat. Je leur annonce que je pars de toute façon et ils me disent que s’ils apprennent cela, ils viennent me chercher, immobilisent le bateau et me mettent en prison. Cependant ils m’informent que si je paye 85 € pour le constat et 25€ pour l’encaissement hors horaire ils peuvent programmer cela pour 19hrs. Furieux je n’ai plus qu’à dire oui.
A 19hr en effet on vient installer la pièce et faire un test moteur, puis on attend une demie heure que le technicien de la capitainerie vienne vérifier, ce qu’ils font et prennent des photos à mettre dans leur rapport. Enfin je pars payer à la capitainerie, mais là les policiers m’informent que la personne préposé aux encaissements n’est pas là et qu’il faut l’attendre … 5 minutes. Ils sont charmant et s’excusent mais disent qu’ils ne peuvent prendre l’argent. Heureusement j’avais sortit des espèces car après 3 fois où l’on me demande d’attendre 5 minutes, une demie heure plus tard je leur dit que cela suffit, je paye pour le service et que je ne vais pas attendre plus longtemps. Le jour baisse et je veux partir avant la nuit. Alors je sors l’argent, le compte devant la police et gentiment ils me font le document de sortie requis pour mon départ. Tout ceci avec mille excuses, des policiers charmants mais une administration incompétente.
Je vais alors payer mes pièces et mes achats ayant au préalable parlé avec Duncan, le propriétaire, auquel j’ai dit que du à leur retard je devais payer 110€ à la police et 20€ à la capitainerie, frais que j’estimais ne pas être à moi de payer. Face à cet argument, il m’a dit « paye ce que tu estime être juste » ce que j’ai trouvé franchement très honnête et responsable. Je recommanderais à tous d’aller chez eux car s’ils ont la réputation d’être un peu plus cher (non prouvé) en tout cas travailler avec des gens compétents et qui respectent leurs engagements, c’est rare, à encourager et à faire savoir.
Nous partons enfin avec un bateau en bon état, sauf le chauffage qui est toujours en panne malgré qu’il reçoit correctement du fuel, mais le manuel technique ne parle pas du code panne que j’ai (à faire réparer par Beneteau).
Départ en direction du nord où un front se dessine et pour éviter une pétole annoncée dans deux jours sur notre route. Un peu frustrant car on ne fait que 80 % vers notre direction ou moins et pourtant on avance à 6 nœuds. Les prévisions cependant sont bonnes, voir excellente car pas de gros temps et un vent « honorable » pour tout le trajet hors une petite pétole vers l’arrivée … mais cela peut changer.
Après une journée d’adaptation, les filles ayant un petit mal de mer mais rien de grave, Hélène dors beaucoup et Celia n’est pas au mieux le premier jour, même moi je ressent un léger mal de crane, on s’adapte et la navigation est finalement TRES tranquille. Des journées qui démarrent avec du 140 miles jour et même parfois du 160 à 7 ou 8 nœuds de moyenne. Celia forme Hélène et je complète. Elle trouve que mes directives ne sont pas toujours claires et que mon ton est trop directif, voir préremptoire, on a même un jour une remarque que je fais suite à une erreur que Celia ne trouve pas « constructive », mais heureusement le dialogue est là et on s’aime bien ce qui permet de dépasser ces embrouilles passagères.
Hélène a déserté sa cabine pour dormir avec Celia. Elles sont chahutées lorsque l’on est au pré mais semblent faire avec … leur lit ressemble à un nid. Les partages de tâches se font bien et elles participent aux points de nuit et aux manœuvres. Celia a même assumé le rôle de capitaine une journée mais n’en a pas redemandé. Je tente de gérer le bateau pour arriver au plus vite sans pour autant se faire bousculer. A 4 jour de l’arrivée je pense que l’on pourra faire le parcours en 12 jours ce qui est très honorable. Depuis que nous avons passé la moitié du parcours Celia organise sa vie d’après et moi je me languit de Françoise qui semble un peu seule à la maison. On a des nouvelles par SMS et de temps en temps j’arrive même à téléphoner alors qu’au Caraïbes c’était inaudible.
Roscoff est maintenant proche, je suis impatient d’arriver en vue des côtes de Bretagne.